Vu


Les nuits de la pleine lune, Éric Rohmer (1984)

Impossible de revoir ce film sans réactiver toute une époque. En 1984, j’habitais rue Lafayette et je suivais des cours de cinéma à l’université Paris VIII. Il y a eu plusieurs chocs dans les salles cette année-là : Permanent Vacation, Boy meets girl, la rétrospective Lang à la cinémathèque et, donc, le Rohmer. L’avoir vu à chaud, dans le contexte de réalisation, permet de mieux appréhender les deux dimensions du cinéma rohmerien : la trame narrative (le conte assorti de sa morale) transposable à l’identique à n’importe quel point du temps ; l’ancrage dans l’époque à travers les acteurs et les décors au moment du tournage. Pour différentes raisons, la seconde dimension a pris le dessus, faisant du film un élégant catalogue du style 80’s – jusqu’à la B.O. signée Jacno. Avec le recul, c’est comme regarder de vieilles photographie de sa jeunesse.

P.S. : La lecture des Cahiers était obligatoire (plusieurs profs y travaillaient). J’ai retrouvé le numéro consacré au film de Rohmer.

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11 commentaires pour Vu

  1. Jacques d. dit :

    « La lecture des Cahiers était obligatoire (plusieurs profs y travaillaient) »
    C’était, en effet, la Voix de Son Maître… J’en ai abandonné la lecture voilà bien des siècles déjà (bon sang de bonsoir, la période structural-psychanalitico-marxienne, quelle purge !). Puis il y eut « Trafic » et sa couverture « industrielle »… et le retour des profs… toujours jamais bien loin, ceux-là ! Je ne lis plus aucun canard de cinéma, sauf « l’écran fantastique », après que mon fils l’ait lâché ou bien, j’en feuillette un, rapido, au kiosque presse de la médiathèque du coin, si la « photo est bonne » comme dit la chanson… Même les critiques on the radio me tombent des oreilles.
    Rien ne vaut les bandes annonces des films, elles ne promettent rien de plus que ce que l’on veut bien y voir, et puis après l’écrémage naturel des souvenirs fait le ménage dans les recoins de nos mémoires où « only the strongs will survive » . Après tout, le cinéma n’est jamais qu’un truc de l’instant (on me rétorquera qu’un cours administré par un prof, en salle ou en amphi aussi ! Les minutes y durent plus longtemps me semble-t-il). Certains réalisateurs passionnent sitôt qu’ils évoquent leur « atelier », Bruno Dumont notamment. Ou dans un tout autre genre, Takashi Miike. Mais tous ces profs…
    « Les Camas du Cinéhier », bon sang de bon sang !

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  2. Jacques d. dit :

    « Dimanche 1er janvier 1967 : je lis un numéro spécial des Cahiers du Cinéma sur les rapports du film et du « récit ». Un projet aberrant (théoriser le « langage » cinématographique) fait naître, questionnaires aidant, quelques textes intéressants – dans un tas de caca. La plupart des contributeurs coulent tête baissée dans une réflexion formelle dénuée de tout rapport avec le cinéma, le récit, ou quoi que ce soit. Le tout sous un fumier structuraliste délirant. »
    (in Jean-Patrick Manchette : journal 1966-1974)

    Ah, les Calepins du Cineton et ses mandarins de la critique structuralo-psychanalitico-marxienne…

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  3. Anonyme dit :

    Just Louise

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  4. journaldejane dit :

    Vidéo intéressante du point de vue de l’écriture filmique 😉

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  5. Jacques d. dit :

    Faudrait pas confondre les traces laissées par Arthur L. et celles laissées par le rouge à lèvres (encore que !?)

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