24 Second Psycho

Chris Bors, 24 Second Psycho, 2005, © Chris Bors

C’est une chaîne citationnelle assez typique de l’art contemporain. On a d’abord Douglas Gordon, qui crée l’évènement en 1993 en projetant le film d’Hitchcock au ralenti pendant 24 heures. A l’époque, personne ne comprend, on crie à l’arnaque. C’est de l’art. En 2010, un écrivain américain publie un roman sur le thème du ralentissement du temps. Le personnage va voir 24 Hour Psycho au Museum of Modern Art de New York et ses sensations devant l’oeuvre de Douglas Gordon sont décrites avec précision. Télérama est transporté. L’œuvre de Douglas Gordon a fait son entrée dans la culture. Début 2011 : je viens de découvrir cette relecture accélérée signée par un certain Chris Bors, qui la présente comme une réflexion sur « our new information age where culture is packaged or easy consumption at a breakneck pace ». 24 Hour Psycho est devenu un cliché culturel, enseigné dans toutes les écoles d’art et qu’il convient de citer pour se faire mousser.

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4 commentaires pour 24 Second Psycho

  1. Claude dit :

    Bref, une fois de plus l’art comptant pour rien débouche sur une impasse.
    C’est le refus d’une plus-value de plaisir* ajoutée à l’objet artistique réduit à l’état de concept qui l’a mené là.

    * Même le terroriste intellectuel qu’était Brecht, qui refusait l’expression de tout affect sur scène, a défendu cette plus-value de plaisir. (Des historiens et des biographes affirment depuis quelques années qu’il s’est approprié le travail de ses amies et maîtresses brillantes. Cette possibilité est intéressante…)

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    • journaldejane dit :

      L’art contemporain est un reflet tristounet de la société libérale, avec laquelle il a complètement fusionné vers les années 80 (tiens, tiens). A vue d’œil, on a affaire à un cadavre en état de décomposition avancé – ce qui en dit long sur l’époque que nous traversons courageusement tous ensemble.

      Eh Eh… J’aime bien cette légende brechtienne. Il était assez rock, comme mec (cf les photos jeune avec la veste en cuir)

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  2. Claude dit :

    Ouais, un peu voyou d’allure le Bertholt (parfois aussi orthographié Berthold, son vrai prénom*.) Ils ont du s’en payer une bonne tranche dans les milieux artistiques en Allemagne, en France et en Californie où il s’est exilé en ’41, mais les ‘brechtiens’ l’ont embaumé. J’ai vu en allemand certaines des pièces qu’il a signées montées par des metteurs en scène allemands: ça vous avait une sacrée allure ! A des années-lumières des trucs si souvent ennuyeux et pesants montés ici sous son nom. Et on n’est pas forcés de partager ses idées pour apprécier son théâtre.

    * Eugen Berthold Friedrich Brecht, 1898 – 1956 pour cadrer le personnage.

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  3. Claude dit :

    PS: Je me trompe une fois sur deux. Son prénom d’artiste est Bertolt. Voilà. 😉

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