Vu

La Chair de l’orchidée, Patrice Chéreau (1975)

Pour son premier film, Chéreau a bénéficié d’un casting de luxe et d’une équipe technique haut de gamme. Il a choisi d’adapter, avec l’aide de Jean-Claude Carrière, un roman signé James Hadley Chase. Le résultat est un grand film malade que Chéreau lui-même reniera en le qualifiant d' »improbable ». Il s’agit en fait d’un des grands films noirs réalisés dans l’hexagone. Il a la lumière bleutée et froide des petits matins pluvieux (comme dans Série noire) et surtout une forme de liberté artistique qui pulvérise les codes du genre pour laisser entrevoir des territoires inexplorés. Rampling, magnifique et glaçante, incarne une femme sous influence échappée d’une clinique psychiatrique qui ressemble à un manoir de film d’horreur. Tout le monde, dans ce film, est plus ou moins givré. Bruno Cremer passe la moitié du film à récupérer d’un coup de couteau dans le dos puis décide d’aller au-devant de ses poursuivants pour en finir. La grande Edwige Feuillère incarne avec conviction une reine mère mortifère presque aussi menaçante que les deux tueurs lanceurs de couteaux qui passent leur temps à prendre d’assaut les personnages. Enfin, petite touche de chaleur humaine, une apparition courte mais imposante à l’écran de Signoret vient compléter le tableau déjà bien rempli. Et nous n’avons rien dit des plans sur la campagne noyée dans la brume ni des ambiances nocturnes sillonnées par les phares des voitures. Chef-d’œuvre à ne pas manquer.

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