Vu

Under The Silver Lake, David Robert Mitchell (2018). Sans rien lire en détail sur ce film, j’avais cru percevoir un climat général de déception. Il est vrai que les points communs avec It Follows, le film précédent du réalisateur, sont plutôt rares. Le ton est complètement différent ; la mise en scène, cependant, est toujours éblouissante. On a reproché à Mitchell d’avoir réalisé un film plein de références. C’est justement ce que j’ai aimé dans ce film foutraque qui se réfère, entre autres, au Privé d’Altman et à la Vente à la criée du lot 49 de Pynchon. L’anti héros est un hipster paumé qui traine sa déveine dans la cité du rêve hollywoodien. Comme dans les romans labyrinthiques de Pynchon ou dans le génial Inherent Vice de Paul Thomas Anderson, les stupéfiants ont remplacé le traditionnel bourbon des enquêteurs d’antan. Ce qui permet d’enchainer les séquences censées faire avancer l’intrigue en se jouant de toute logique. Le personnage principal est un peu creux, pour ne pas dire stupide. Il est sans cesse balloté par des rencontres de hasard et ne maîtrise rien ; ce qui permet de faire défiler une galerie de personnages disjonctés. La paranoïa et le complotisme sont omniprésents mais pas sous la forme d’un simple catalogue de références branchées. Il s’agit d’une vision du monde contemporain. A un moment, un personnage qui croit voir des signes secrets cachés partout (et qui sera assassiné un peu plus tard) déclare : « Notre monde regorge de codes, de pactes, d’accords à l’amiable, de messages subliminaux. »

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5 commentaires pour Vu

  1. Zorglub dit :

    Ils ont bien choisi « Andrew Garfield » alors si « le personnage principal est un peu creux, pour ne pas dire stupide. » ; j’ai toujours trouvé qu’il avait une tête de con !! (une vraie tête à claques) :))

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    • journaldejane dit :

      Oui. Et c’est, selon moi, la même démarche que celle d’Altman pour Le Privé. On peut considérer qu’Elliott Gould a plus de charisme, mais quand on revoit le film on est surtout surpris de constater à quel point il est ringard, hébété, un peu con.

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  2. Jacques d. dit :

    Ce film est assez virtuose… et c’est très bien ainsi ! Et, de mon point de vue, l’hébétude (tendance têtes à claque ??? maintenant que les Marcheurs ont voté l’interdiction des châtiments corporels à base de « bonnes claques dans la gueule » comme disait Vian, ça paraît difficile) sur écran, on la trouve chez nous par pelletées (j’ai les noms) chez « les jeunes acteurs du jeune cinéma français »… Ceci dit, fiel versé, il se trouve que ce Garfield là joue, dans ce film, un « hébété », un facilement fasciné… c’est un peu le ressort des péripéties du film.

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  3. Jacques d. dit :

    Et, supplément d’âme, il se trouve que le réalisateur varie les plaisirs et, après le déjà excellent « it follows », ne nous ressert pas la même soupe (je connais un Ho-Sangsue qui ferait bien d’en prendre de la graine… et pas de sésame à faire de l’huile sur la salade de choux blanc !) dans la même assiette.

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