Raoul HAUSMANN, KP'ERIOUM, Poème optophonétique, 1918
« Nous pensons comme vous que tout ordre qui paraît « inébranlable et assuré pour toujours » peut se disloquer très vite quand viennent certaines périodes favorables. Et les décorateurs – de tous les styles – de cet ordre s’évanouissent alors avec lui. »
Extrait d’une lettre de Guy Debord à Raoul Hausmann
Lire la correspondance entre le vieux dadaïste et le situationniste respectueux ici (en bas de page).
Le Journal de Jane 
Dada, les surréalistes emmenés par le chef Breton en pape (ouille !), (Gr)Isou + les lettristes, Debord et les futurs exclus de l’IS et enfin les punks avec McLaren tentant de récupérer tout le monde* et qui se fit bien sûr insulter par les situs… Leurs adoubements, leurs enthousiasmes, leurs brouilles et leurs vraies/fausses haines me manquent. Tout ce monde, ou contre-monde, partait au combat divisé, bien sûr, mais bon dieu ça vivait et pas qu’un peu. Surtout ça nous donnait ENVIE. Mieux: c’était une formidable base arrière et un sanctuaire luxuriant où on allait se retaper en faisant le plein de mots, d’images et de sons quand le monde moderne nous déprimait trop. A l’ère post-moderne, tout le monde aime officiellement tout le monde, voui-voui, du moment qu’il y a une surface d’exposition médiatique suffisamment vaste pour que chaque concepteur expose ses merdres estampillées « art content pour rien ». Conséquence: il n’y a quasiment plus d’éreintements sérieux ni de demandes de réparation – le duel à l’insulte ou à la tarte à la crème avait du bon pour réveiller un petit matin blême – et l’artiste devenu sa propre PME, a appris dans les écoles d’art (?) à se vendre AVANT même d’avoir démontré un talent.
* Si son truc a donné envie ne fut-ce qu’à un seul punk british d’ouvrir un livre de Debord ou d’aller voir une expo de collages dada, il aura gagné notre estime éternelle.
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La négativité créative, aujourd’hui, c’est fini ? Tout semble le confirmer en effet, mais je n’arrive pas à m’y résoudre…
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