Benjamin annonce (toujours dans Critique et utopie) que le livre tel que nous l’avons connu depuis l’apparition de l’imprimerie, le livre comme « bien du peuple », touche à sa fin. Benjamin décrit la mutation qui commence à ses yeux avec l’invasion des « réclames » dans l’espace urbain. Il évoque Mallarmé et les dadaïstes, qui avaient su intégrer la secousse graphique déclenchée par le développement de la publicité. L’écriture sort du livre où elle avait trouvé refuge depuis la renaissance et où elle menait, écrit Benjamin, « une existence autonome ». « Trainée inexorablement dans les rues » où elle s’affiche à la verticale sur les enseignes, l’écriture est dorénavant « soumise aux brutales hétéronomies du chaos économique ». La fin du livre, c’est en fait la fin d’une certaine attitude de recueillement indissociable de la lecture. Car « avant que le contemporain n’en vienne à ouvrir un livre, s’est abattu sur ses yeux un tourbillon si dense de lettres instables, colorées, en dispute, que ses chances de pénétrer dans le silence archaïque du livre sont devenues minces. »
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Prémonitoire en effet. Difficile d’échapper au harcèlement du bruit et de la fureur de ce monde. Et pourtant quel bonheur, le silence et le tête-à-tête avec un pur esprit.
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Oui, c’est pourquoi j’ai trouvé juste et touchante l’intervention de la ministre de la Culture (dont j’ai oublié le nom, sorry). Mais j’ai peur de déclencher les sceptiques critiques, qui vont encore me reprocher mon aveuglement, voire ma trahison envers les principes fondamentaux de l’Anarchie (gasp !).
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Y’a une part de vrai, bien sûr… surtout pour ce qui est de l’image qu’on a du lettré, du bouffeur de bouquin. En vérité on ne fait que changer d’époque mais cela n’empêchera pas d’éprouver, de rechercher, cette sensation de « prise de recul » qui commence à se faire désirer aujourd’hui…
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