

John McCabe, Robert Altman (1971)
Qu’est-ce qui fait que j’aime autant les films d’Altman ? Ce n’est pas très clair ni facile à expliquer. Comme le dit un slogan un peu creux mais pas complètement faux, « le cinéma c’est la vie ». Pour les films d’Altman, cela s’avère exact. Le spectateur se trouve directement immergé dans une tranche de vie plus ou moins bordélique dans laquelle il doit se repérer, déchiffrer les signes utiles à la compréhension de la situation ; il a souvent l’impression d’avoir raté un bout. C’est voulu. Altman voulait que ce soit comme ça, comme dans la vie. Cette analogie existentielle entre vie et cinéma passe par le flux des sensations et des émotions dans le moment où se déroule le film et aussi après, dans le souvenir, lorsqu’on y repense, exactement de la même manière qu’on se repasse des scènes vues dans la rue ou ailleurs. Si l’on prend cette immersion comme critère, John McCabe est une des plus belles réussites du réalisateur. Le personnage principal joué par Warren Beatty est assez malin pour se faire de l’argent dans la petite ville où il est venu s’installer mais pas assez pour tenir tête à Constance Miller (Julie Christie) son associée et encore moins pour négocier avec les émissaires de la grosse compagnie venus de la ville pour racheter sa mine. Une autre caractéristique des films d’Altman, c’est que, sans appuyer, presque en passant, il aborde beaucoup de thèmes et de sujets. Tellement que même Jean-Baptiste Thoret, ce bavard passionnant, ne parvient pas à faire le tour de cet anti-western qui se déroule sous la pluie et dans la neige.
PS : Il est difficile ensuite d’entendre The Stranger Song sans repenser au film…
C’est marrant, mais j’aime bien écouter aussi ce « bavard passionnant » de Thoret et ils ne sont pas nombreux à l’être, bavards ET passionnants, Brion est devenu un peu moins bavard avec l’âge, la fatigue certainement, mais la facétie lui reste (une autre forme de passion ?), se lisant sur son visage. Ces deux-là font le sel des bonus des DVD (je ne stream pas ni ne télécharge). Et, surtout, ils s’amusent et nous séduisent (soit l’antithèse de l’emphysèmique Douchet). Tavernier ? Trop bavard, car l’être avec mesure reste un art.
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Merci. J’ai cru un moment qu’il n’y avait ici que des poujadistes jugeant Jean-Baptiste Thoret à sa veste militaire 🙂
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Bah, le prestige de l’uniforme a fait son temps, toute de même sauf à droite (suis surpris de tous ces généraux retraités prêts à prendre le commandement de n’importe quelle 7° Compagnie au Clair de Lune, en uniforme naphatliné?!)
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L’ordre militaire semble assez tendance, effectivement…
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Dette immense envers Altman: c’est après avoir vu, à sa sortie, John McCabe que je me suis précipité pour acheter Songs from a Room, dont jusque-là je soupçonnais même pas l’existence…
(je suis en train d’accumuler des dettes du même genre envers le Journal de Jane qui, lui aussi, m’apprend souvent l’existence de choses dont je ne savais rien: mais ceci est une autre histoire).
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Ah, joies et bonheurs liés à la consommation (il y en a !), enfin édité en blu-ray made in 2021, avec sous-titres francophones, le « Nashville » de Robert Altman… yeepeee !!!!!
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Yeah !
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