
Les écrivains américains traduits dans la Série noire savaient y faire. Charles Williams, dont je viens de déguster Peaux de bananes, allie un solide sens de la narration (dialogues, descriptions, coups de théâtre) et un style très visuel. Le lecteur tourne les pages en oubliant les menaces qui l’entourent tout en se faisant son petit film personnel. La Mare aux diams démarre par un prologue intriguant : les marins d’un cargo montent sur un voilier déserté qui dérive dans le Golfe du Mexique. L’équipage, probablement un homme et une femme, a mystérieusement disparu récemment. Ils ont laissé derrière eux une grosse somme d’argent et un carnet de bord sur lequel se penche le capitaine. Le début du premier chapitre correspond aux premières lignes du document retraçant l’histoire du bateau abandonné. C’est simple, direct, efficace. A signaler : il s’agit de l’édition originale de 1956.