Typiquement le conseil de lecture que les happy few se refilent avec un air complice. On sait qu’on peut y aller sans risque, excepté celui d’être un peu déçu au regard des attentes que les commentaires enthousiastes avaient inévitablement fait naitre. C’est le contraire. J’en suis aux deux tiers et je sais déjà que je ne m’en remettrai pas : cette lecture va me marquer pour le reste de ma vie. Le sujet est le même que celui d’Une saison en enfer. Pierre Minet se retourne sur sa jeunesse révolue, ses révoltes, sa liberté, ses amitiés (Daumal et Gilbert-Lecomte). Il évoque les journées enchantées, l’errance, la bohème dans le Montparnasse des années 20, l’ivresse, les rencontres magiques. L’écriture est claire, limpide, avec des élans lyriques qui sonnent vrai. L’homme se souvient de l’adolescent qu’il fut ; il se confie avec une honnêteté sans faille. Comme le titre l’indique, il pense avoir perdu son pouvoir d’alors : la pureté n’est plus là, la poésie s’est envolée. Il fait ce constat avec lucidité, sans s’apitoyer sur son sort. A vrai dire, “six mois de poésie totale, d’émerveillement continu” et un livre comme celui-ci pour relater l’expérience au plus près, cela suffit largement à la réussite d’une vie. C’était l’avis de Breton qui écrivit à propos de la confession de Pierre Minet : « Celui qui sait parler de la liberté comme il en parle est moins vaincu que quiconque. »
-
Articles récents
G.F.I.V. éditions
Quelques endroits où je passe souvent
- Le photographe minimaliste
- Blog de Paul Edel
- Dans l'herbe tendre
- Ruines circulaires
- Minuit dans le jardin
- L'Ex, homme-âne-yack
- nos consolations
- le vieux monde qui n'en finit pas
- SYNCOPES
- ETC-ISTE
- Le Promeneur
- Journal documentaire
- TOUT PLACID
- Grégoire Courtois
- Zoë Lucider
- From your friendly neighborhood
- Branloire pérenne
- LE LIVRE SANS VISAGE
- Follow Le Journal de Jane on WordPress.com
Un témoignage : celui de son fils
J’aimeJ’aime