« Le capital prend en otages les salariés individuellement, puisque la vente de la force de travail est la seule solution praticable dans une économie à travail divisé où nul ne peut pourvoir aux réquisits de sa reproduction matérielle hors de l’échange marchand. Quand l’accès à la monnaie est le point de passage obligé de la simple survie, et que cet accès n’est possible que sous la forme du salaire, il apparaît que le fond du salariat, c’est le pistolet sur la tempe. Et s’il arrive que les salariés l’oublient au point que pareille présentation leur paraîtrait tout à fait outrancière, parce que le capitalisme s’est avisé d’enrichir leurs existences laborieuses en affects joyeux — ceux, extrinsèques, de la consommation et ceux, intrinsèques, de la « réalisation de soi » dans le travail —, s’il arrive donc qu’ils l’oublient, il arrive aussi que brutalement ils s’en ressouviennent, lorsque les masques tombent et que le harcèlement, ou le licenciement, s’impose sans phrases. » Frédéric Lordon, extrait d’un texte dont la lecture peut faire du bien à ceux qui ont un peu mal du côté gauche.
Critique purement formelle : Lordon écrit vraiment pas très bien. S’il n’écrivait en français, on pourrait penser qu’il a été mal traduit.
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Mouais. En cherchant bien, on trouve quelques phrases bien tournées. Ceci dit, j’y pensais en lisant les entretiens avec Vaneigem, seule une critique radicale parfaitement formulée serait susceptible d’allumer l’étincelle.
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