Tchouang-Tseu contre les zombies (suite)

« Pour Tchouang-Tseu, le pouvoir est à la fois un fait et un mal. Il considère la logique du pouvoir, qui régit les rapports sociaux, comme une donnée de fait et comme un mal inévitable. Dans sa vision des choses, le social est en soi un mal inéluctable, nécessairement régi par le mimétisme et par le conflit. Tchouang-Tseu est pessimiste, mais il n’est pas cynique. Il n’enseigne pas que le prince a le droit, ou même le devoir, d’utiliser à ses propres fins la logique du pouvoir, comme l’ont fait les penseurs « légistes ». En dépit d’un préjugé tenace (…), Tchouang-Tseu n’enseigne pas non plus l’indifférence à l’égard de ce mal. Il ne s’en détourne pas. Il l’étudie au contraire de près parce qu’il estime possible de le défaire ponctuellement, d’abord en soi-même et parfois chez d’autres. C’est tout ce que peut faire l’homme, selon lui. C’est à la fois peu de chose et très considérable. » Jean François Billeter, Études sur Tchouang-Tseu, Éditions Allia, 2004, p.95

Le livre reprend l’essentiel des cours qu’on peut suivre en ligne ici.

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2 commentaires pour Tchouang-Tseu contre les zombies (suite)

  1. Georges dit :

    Les éditions Allia ont vraiment un catalogue très cool!
    Première visite de ton blog. Nice!
    A +

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  2. Anonyme dit :

    merci de m’avoir incité à relire ce passage et la suite.l’interressant est comment se défait ce rapport ponctuellement » en soi puis chez les autres..

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